Ramallah - Saba :
La Commission des affaires des prisonniers palestiniens, le Club des prisonniers palestiniens et l'association Addameer ont révélé hier soir dans une déclaration commune que les autorités israéliennes privent 14 mères palestiniennes de leur liberté et de la possibilité de garder leurs enfants. Elles sont détenues dans des prisons où elles subissent des conditions extrêmement difficiles, séparées de leurs enfants.
À l'occasion de la Fête des Mères, le communiqué indique : « Ces derniers mois ont été parmi les plus sanglants et les plus brutaux pour les femmes palestiniennes, les violations s'étant systématiquement intensifiées, notamment avec l'agression brutale et la guerre génocidaire en cours contre le peuple palestinien partout dans le monde. Les femmes palestiniennes, en particulier les prisonnières, vivent dans des conditions d'oppression et d'abus qui violent tous leurs droits humains, dans une scène qui se répète quotidiennement sans que personne n'ait à rendre de comptes. »
Le communiqué ajoute que, dès les premiers jours de la guerre génocidaire, les autorités ennemies ont lancé de vastes campagnes d'arrestations visant des dizaines de milliers de citoyens, dont des femmes et des mères. Il souligne qu'après la guerre génocidaire, le taux d'arrestations de femmes le plus élevé a été enregistré : environ 500 Palestiniennes ont été arrêtées, dont des mères et des femmes prises comme otages pour contraindre leurs familles à se rendre.
Le communiqué explique que « la tragédie de la mère palestinienne commence dès l'instant où les forces d'occupation prennent violemment d'assaut sa maison, souvent tard dans la nuit, où elle est arrachée à ses enfants sous la menace d'une arme, au milieu des cris de ses enfants et de la scène de violences délibérées sous leurs yeux. Sa souffrance ne s'arrête pas au moment de l'arrestation, mais se poursuit pendant les opérations de transfert et d'interrogatoire. »
Les conditions de détention difficiles dans lesquelles les femmes détenues sont soumises à des humiliations, des tortures psychologiques et physiques, et les visites familiales leur sont refusées depuis le début de la guerre génocidaire.
Après leur arrestation, selon un communiqué des institutions pénitentiaires, les femmes détenues sont transférées dans les centres d'interrogatoire de l'ennemi, où elles sont soumises à des méthodes d'interrogatoire et d'enquête brutales. Elles sont contraintes de rester debout pendant de longues heures dans des conditions inhumaines, privées de sommeil et de nourriture, et confrontées à des menaces constantes de violences de toutes sortes, visant à leur extorquer des aveux ou à obtenir des informations. Beaucoup d’entre eux se voient refuser l’accès à leur avocat, ce qui accroît leurs souffrances et laisse des effets à long terme sur leur santé physique et mentale.
Selon le communiqué, les forces ennemies détiennent la grande majorité des prisonnières de la prison d'Al-Damon, considérée comme l'un des centres de détention les plus importants pour les femmes palestiniennes. Les prisonnières de cette prison sont confrontées à des conditions difficiles, qui se sont considérablement aggravées après le 7 octobre 2023, en particulier dans les semaines qui ont suivi cette date. Elles ont été soumises à des attaques continues, notamment à l'isolement et aux mauvais traitements infligés par les unités de répression, ainsi qu'à la confiscation de tous leurs biens personnels et à la privation de leurs droits les plus fondamentaux, notamment celui de communiquer avec leur famille et leurs enfants.
Dans le cadre de ces violations continues, l’administration pénitentiaire a mis en œuvre une politique de famine, empêchant les femmes détenues, comme les autres hommes détenus, d’acheter de la nourriture à la cantine et leur fournissant des repas à la fois médiocres en quantité et en qualité.
Ils sont également soumis à une politique de négligence médicale délibérée. De plus, la surpopulation carcérale a aggravé les souffrances des détenues, car beaucoup d’entre elles étaient contraintes de dormir à même le sol, dans un contexte de grave pénurie de vêtements et de couvertures. Cette situation a été aggravée par le froid, car certaines prisonnières ont été obligées de porter les mêmes vêtements que ceux dans lesquels elles étaient détenues pendant de longues périodes sans se changer.
