Paris-Saba :
Le journal français Le Figaro a rapporté aujourd’hui, citant des sources militaires et diplomatiques, que la France et d'autres pays européens se préparent à des scénarios de confrontation militaire ouverte ou de « guerre hybride » avec la Russie.
Le journal cite un haut gradé français qui affirme que Paris est convaincu que la Russie va tenter de « tester un pays européen qui se sentira faible ».
L'officier estimait que l'armée française devait se préparer au pire et prendre des mesures pour empêcher l'ennemi de faire quoi que ce soit.
Selon le journal, les responsables européens étudient différents scénarios en vue d'une éventuelle confrontation. Ils considèrent qu'une guerre à grande échelle est peu probable, mais ils envisagent la possibilité d'une « invasion limitée » d'un pays européen, d'une opération militaire dans une autre région ou d'une « guerre hybride » pour saper l'unité européenne.
Une telle chose est susceptible de se produire dans quatre ou cinq ans, mais un diplomate français a déclaré : « Si nous écoutons les dirigeants des États baltes, cela pourrait arriver plus tôt. »
Le journal cite des extraits d'un rapport des services de renseignement lituaniens, qui suppose qu'« à moyen terme, la Russie ne sera probablement pas en mesure de développer les capacités nécessaires pour mener une guerre conventionnelle de grande envergure contre l'OTAN. Cependant, elle pourrait développer des capacités militaires suffisantes pour lancer une action militaire limitée contre un ou plusieurs pays de l'OTAN », selon son évaluation.
Une source des services de renseignement européens a déclaré au journal français que « tout compromis (en Ukraine) sera temporaire, et le cessez-le-feu sera un répit (pour la Russie) jusqu'à ce qu'elle retrouve ses capacités ».
Les pays de l'OTAN concentrent leur attention sur les États baltes comme cibles potentielles pour la Russie, en particulier la ville estonienne de Narva à la frontière avec la Russie et le corridor de Suwalki en Lituanie et en Pologne, qui sépare la Biélorussie de la région russe de Kaliningrad.
La Suède renforce également sa présence militaire sur l’île stratégique de Gotland, dans la mer Baltique. Les pays d'Europe du Nord sont également préoccupés par les manœuvres russes autour des îles norvégiennes du Svalbard.
Selon des responsables occidentaux, toute intervention militaire dans un pays européen, même limitée, viserait à tester la détermination de l'OTAN à réagir.
Des rapports des services de renseignement européens ont affirmé que la Russie avait intensifié ses « attaques hybrides » ces dernières années depuis le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine, en plus d'une augmentation des cyberattaques présumées.
Il convient de noter que la Russie a nié à plusieurs reprises les allégations de plans ou d’intentions agressifs. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré dans une interview avec le journaliste américain Tucker Carlson l'année dernière que la Russie n'avait pas l'intention de lancer une attaque contre les pays de l'OTAN.
