Algérie-Saba :
L'Algérie a déclaré aujourd’hui 12 employés de l'ambassade de France persona non grata et leur a donné 48 heures pour quitter le pays, ont rapporté lundi les médias français.
Le journal Le Figaro rapporte, citant une source française, que « les autorités algériennes ont décidé d'expulser 12 employés de l'ambassade de France, leur donnant 48 heures pour quitter le pays, dans une mesure sans précédent depuis 1962 ».
Il a ajouté : « Les employés concernés sont rattachés au ministère français de l'Intérieur, ce qui signifie que la décision vise le ministre Bruno Rotau. Elle constitue également une réponse à l'arrestation et à la détention provisoire d'un employé consulaire algérien en France. »
Le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé hier, dimanche, avoir convoqué l'ambassadeur de France Stéphane Romatet et lui avoir fait part de la vive protestation de l'Algérie contre la décision de la justice française d'inculper et de détenir un diplomate.
Un communiqué publié par le ministère algérien des Affaires étrangères indique : « Samedi dernier, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Lounes Mekrman, a reçu l'ambassadeur de France en Algérie, M. Stéphane Romatet, au siège du ministère. »
Le communiqué ajoute : « L'objectif de cette rencontre est d'exprimer la vive protestation de l'Algérie contre la décision des autorités judiciaires françaises d'inculper l'un de ses agents consulaires travaillant sur le sol français et de le placer en détention provisoire, dans le cadre d'une information judiciaire sur l'enlèvement présumé du renégat « Amir Boukhors », dit « Amir D.Z. » en 2024. »
Le communiqué affirme que l'Algérie rejette catégoriquement, tant dans la forme que dans le fond, les motifs avancés par le Parquet antiterroriste français pour justifier sa décision de placer l'employé consulaire en détention provisoire.
Cela survient une semaine après que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé la reprise complète des relations entre son pays et l'Algérie, suite aux récentes tensions.
"Nous annonçons une nouvelle phase dans les relations avec l'Algérie", a déclaré M. Barrow après avoir rencontré le président algérien Abdelmadjid Tebboune le 6 avril.
Il a ajouté qu'une volonté commune a été exprimée [avec le président algérien] de lever le rideau afin de reconstruire un dialogue apaisé, annonçant la reprise globale des relations bilatérales.
Plus tôt ce mois-ci, le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le président français Emmanuel Macron ont convenu de reprendre immédiatement la coopération sécuritaire entre les deux pays, soulignant la nécessité d'une reprise immédiate de la coopération en matière de migration de manière « fiable, fluide et efficace ».
Fin janvier dernier, le ministère algérien des Affaires étrangères avait annoncé avoir convoqué l'ambassadeur de France et lui avoir fait part de la protestation du gouvernement contre le « traitement provocateur » subi par les citoyens algériens dans les aéroports parisiens.
Le 11 janvier, l'Algérie a annoncé son rejet des accusations françaises d'« escalade et d'humiliation » contre Paris, dénonçant « l'implication de l'extrême droite dans une campagne de désinformation et de distorsion à son encontre ».
Cette déclaration a été précédée par une déclaration du ministre français de l'Intérieur, Bruno Rotellau, selon laquelle l'Algérie cherchait à humilier la France après avoir refusé d'accueillir un militant expulsé par Paris vers la France.
