Sanaa - Saba :
Un atelier de mobilisation et de plaidoyer visant à mettre en œuvre la Stratégie nationale pour l'inclusion des personnes handicapées 2021-2025 a débuté mercredi dans la capitale Sanaa.
Organisé par le ministère des Affaires sociales et du Travail en collaboration avec Handicap, cet événement de deux jours a réuni 40 agences gouvernementales, des associations locales concernées et des organisations internationales.
L'atelier a porté sur le plan de mise en œuvre de la Stratégie nationale, englobant ses objectifs, initiatives et activités visant à promouvoir l'inclusion des personnes handicapées.
Lors de la cérémonie d'ouverture, Yasser Sharaf al-Din, sous-secrétaire adjoint du ministère des Affaires sociales et du Travail, a souligné l'importance cruciale de la protection des groupes vulnérables, en particulier des personnes handicapées, la considérant comme une obligation humanitaire et juridique en vertu du droit international humanitaire et des conventions des Nations Unies, notamment la Convention relative aux droits des personnes handicapées et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Sharaf al-Din a critiqué la réduction significative du soutien financier et programmatique aux groupes vulnérables ainsi que le retrait de certaines organisations internationales, arguant que ces actions sont contraires à leurs principes fondateurs, notamment au vu de la situation humanitaire désastreuse au Yémen, où des millions de personnes, dont des personnes handicapées et des personnes déplacées, dépendent de l'aide.
Il a condamné le retrait ou la réduction du soutien sous l'effet de pressions politiques, le qualifiant de violation flagrante des principes de neutralité et d'indépendance inscrits dans les valeurs fondamentales de l'ONU.
Il a remis en question le concept de justice mondiale lorsque les plus démunis sont marginalisés par des décisions discriminatoires qui instrumentalisent la famine et imposent des retraits soudains sans alternative, affirmant que cela est contraire aux conventions et principes internationaux qui ne devraient pas transformer l'aide en un outil de coercition politique.
Sharaf al-Din a estimé que de telles décisions de financement, sans épuiser les options humanitaires et juridiques, constituaient un manquement à ses responsabilités, notamment au vu des rapports du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) faisant état de plus de 20 millions de personnes dans le besoin au Yémen, un nombre qui augmente à mesure que les financements diminuent.
Il a exhorté les organisations internationales à respecter leurs chartes et à éviter de soumettre leurs programmes de soutien aux fluctuations politiques. Il a également appelé à redéfinir les priorités de financement des programmes ciblant les personnes handicapées, les personnes déplacées et d’autres groupes vulnérables, en veillant à ce que leurs besoins soient intégrés dans toutes les phases de la réponse humanitaire.
Français En outre, il a plaidé pour des partenariats plus solides avec les organisations locales possédant l'expertise et la capacité d'atteindre les populations cibles et a exhorté à utiliser les résultats de l'atelier pour orienter les plans des organisations visant à répondre aux besoins des personnes handicapées, qui représentent environ 15 % de la population.
Abdullah Binyan, président de la Fédération nationale des associations de personnes handicapées, a fait référence à la Déclaration internationale de Berlin, qui met l'accent sur la protection et la prise en charge des personnes handicapées et stipule que 15 % des projets doivent être consacrés à leur prise en charge et à leur protection.
Il a souligné l'importance de développer des programmes et des plans inclusifs en tant que principe fondamental des droits de l'homme. Il a exhorté les organisations du secteur du handicap à mettre en œuvre davantage de projets répondant aux besoins de ce segment vulnérable.
Amir al-Warith, directeur exécutif du Fonds de protection sociale, et Othman al-Selwi, président du Comité de suivi et de surveillance de la stratégie nationale et directeur exécutif adjoint du Fonds pour les personnes handicapées, ont tous deux souligné l'importance de coordonner les efforts entre les agences gouvernementales, les organisations locales de personnes handicapées et les organisations internationales pour répondre aux besoins fondamentaux des personnes handicapées.
Al-Selwi a noté que le Comité de surveillance et de suivi a obtenu 25 droits pour les personnes handicapées, signés avec les entités officielles compétentes, et que des travaux sont en cours pour leur mise en œuvre.
