Istanbul - Saba :
Le directeur de l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme, a déclaré hier vendredi que l'ambassade de France avait facilité le départ de 115 Palestiniens de la bande de Gaza le 23 avril 2025, par le point de passage de Kerem Shalom puis le pont du Roi Hussein. Cette opération s'est déroulée dans le plus grand secret, sur des critères flous et avec une communication limitée avec les personnes concernées.
Rami Abdo, a expliqué, selon l'agence de presse palestinienne Safa, que le ministère français des Affaires étrangères, bien qu'affirmant ne pas être impliqué dans les politiques de nettoyage ethnique pratiquées par les États-Unis et Israël dans la bande de Gaza, n'a publié de déclaration officielle concernant cette mission que deux jours après sa mise en œuvre, suscitant des soupçons quant à un manque de transparence et une tentative d'éviter de rendre des comptes. Il a souligné que des informations fiables indiquaient qu'il avait été demandé aux évacués de ne pas partager les instructions que leur avait transmises l'ambassade concernant l'opération, reflétant une volonté délibérée d'éviter toute publicité et toute responsabilité. Il a ajouté que la clarification officielle n'avait été publiée qu'après que le gouvernement français eut subi des pressions croissantes.
Abdo, citant une source française, a confirmé que l'évacuation comprenait des binationaux, des personnes ayant de la famille en France, des boursiers et ce qu'il a décrit comme des « personnalités palestiniennes ayant des liens avec la France ». Il a souligné que cette explication ouvrait la porte à des questions plus importantes qu'elle n'apportait de réponses.
Dans ce contexte, Abdo a soulevé un certain nombre de questions qu'il a qualifiées de légitimes : pourquoi ces personnes n'ont-elles pas été évacuées dès les premières semaines du génocide ? Qu'entend-on par « personnalités palestiniennes ayant des liens avec la France » ? Et lorsque l'on parle d'« universitaires en danger », est-ce un prétexte pour vider Gaza de son élite intellectuelle et culturelle ? De telles politiques contribuent-elles à l'affaiblissement durable de la société palestinienne ? Pourquoi les blessés, en particulier les enfants privés de soins en raison de la destruction délibérée du secteur de la santé de Gaza par Israël, n'ont-ils pas été évacués en priorité ?
Abdo a expliqué que certains noms avaient été sélectionnés il y a plus d'un an, tandis que d'autres avaient été ajoutés dans les semaines précédant l'opération. Il a jugé cette disparité suspecte, notamment au vu de la campagne psychologique israélienne en cours visant à promouvoir la politique de déplacement forcé de la population de Gaza.
Abdo a demandé : Cette opération s'inscrivait-elle dans cette campagne ? Ou est-ce une indication implicite que le déplacement massif de Palestiniens n'est plus une simple possibilité, mais une réalité sur le terrain ? Il a souligné que soulever ces questions ne vise pas à remettre en cause le droit des individus à survivre aux conditions de guerre, mais plutôt à tenter de comprendre le contexte plus large dans lequel ces opérations se déroulent, notamment au vu de l'incapacité du gouvernement français à jouer un rôle efficace dans l'acheminement de l'aide humanitaire d'urgence à la population assiégée. Abdo a souligné que l'opération française intervient alors que Paris continue d'autoriser le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou – recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité – à traverser son espace aérien en toute sécurité, ce qui soulève de nouvelles questions sur la pratique du deux poids, deux mesures.
Il a ajouté que le secret entourant l'opération d'évacuation renforce le sentiment des Palestiniens que certains acteurs étrangers sont complices de la mise en œuvre des politiques de nettoyage ethnique menées par Israël avec le soutien des États-Unis, avertissant que cela pourrait nuire même à ceux qui sont partis pour des raisons humanitaires légitimes.
Abdo a expliqué que l'affirmation selon laquelle aucun engagement n'a été imposé aux évacués de ne pas rentrer ignore la réalité, car les restrictions israéliennes et égyptiennes, ajoutées à la difficulté d'intégration après le déplacement, rendent le retour quasi impossible, ce qui signifie que leur départ pourrait être forcé et définitif. Il a souligné que toute évacuation doit être clairement et explicitement liée au droit au retour. Tant que ces pays sont en mesure d'évacuer les personnes de Gaza assiégée, ils peuvent également garantir leur retour quand ils le souhaitent, quelles que soient les politiques d'occupation.
Abdo a appelé la communauté internationale, et en particulier la France, à prendre des mesures sérieuses pour faire pression sur Israël par des moyens politiques, diplomatiques et économiques afin de mettre un terme à ce qu'il a décrit comme l'escalade des crimes contre le peuple palestinien, notamment la politique de famine, les massacres et la destruction délibérée des infrastructures à Gaza de la Palestine.
Abdo a conclu sa déclaration en soulignant que les Palestiniens ont le droit fondamental de rechercher la sécurité, mais que faciliter leur départ sans aborder les raisons qui les ont poussés à partir pourrait être considéré comme une forme de complicité dans la mise en œuvre d'un plan de déplacement massif.
Il a estimé que ce qui s'est passé révèle soit un échec désastreux de la diplomatie française, soit une implication directe dans le crime de génocide commis contre les Palestiniens.
US (L’Amérique) et UK ont soutenu le régime ‘israélien’ dans ses crimes contre la Palestine.
L’armée ‘israélienne’ continue ses crimes dans la bande de Gaza.
