Gaza – Saba :
La Commission des affaires des prisonniers palestiniens et le Club des prisonniers ont confirmé ce mercredi que le système carcéral ennemi (‘israélien’ du soi-disant ‘Israël’) poursuit ses crimes et se livre à une brutalité et une cruauté accrues contre les détenus de Gaza.
La Commission et le Club ont déclaré dans un communiqué publié aujourd'hui que, suite à de récentes visites à un groupe de détenus, ils ont constaté la persistance d'agressions sexuelles à leur encontre, ainsi que de violents passages à tabac, une surveillance accrue par caméras, et des humiliations et des oppressions par tous les moyens.
Le communiqué ajoute : « Selon les témoignages des détenus, le système pénitentiaire n’a ménagé aucun effort pour les dépouiller de leur humanité et les briser psychologiquement. Dix-neuf mois après le génocide, les conditions et les circonstances de détention demeurent inchangées et au même niveau. Elles s’aggravent même. Le temps est un facteur déterminant dans le sort des détenus, tandis que cette brutalité se poursuit au même niveau.»
Parmi les témoignages, selon le communiqué, figurent des viols et des agressions sexuelles persistants. L’administration du camp d’Ofer immobilise délibérément les détenus en leur insérant à plusieurs reprises un bâton dans l’anus, au point qu’ils se sentent étouffés, selon la description d’un détenu. Plus la douleur et les cris du détenu s’intensifient, plus le bâton est déplacé. Ils violent également délibérément le détenu devant d’autres détenus, dans le but de le briser devant leurs camarades et de les terroriser davantage.
Il a ajouté : « Grâce aux caméras installées dans les sections et les salles, ils transforment délibérément les caméras, qui constituent le principal moyen de surveillance et de contrôle au sein des camps, en un outil d'abus. Tout détenu vu par la caméra simulant un sourire ou tout autre comportement que le geôlier considère comme un défi est alors roué de coups par les unités de répression jusqu'à l'inconscience ou soumis à des punitions collectives par des fouilles brutales et des humiliations extrêmes. À cela s'ajoutent les violents passages à tabac qui ont lieu dans les cours et lors des contrôles de sécurité (comptage), où ils sont contraints de dormir sur le ventre et sont soumis à des agressions physiques. »
À la prison du Néguev, et plus particulièrement dans la section des tentes, la déclaration indique que les conditions de détention ne sont pas moins tragiques et difficiles. L'administration pénitentiaire fait délibérément chanter et humilie les détenus en les forçant à utiliser les toilettes et un seau pour se soulager. De plus, les ustensiles fournis aux détenus restent longtemps avec eux et ne sont jamais remplacés, ce qui leur laisse une odeur extrêmement désagréable, même s'ils continuent de les utiliser. De plus, la gale est répandue parmi les détenus en raison d'une mauvaise hygiène et d'un système immunitaire affaibli. Cependant, les couvertures et les matelas sont devenus des vecteurs essentiels de transmission de la maladie. Certains détenus, dépourvus de matelas, sont contraints de découper des morceaux de matelas d'autres détenus pour dormir. Depuis novembre 2024, l'administration pénitentiaire n'autorise plus les détenus à se changer. Tout cela a contribué à la propagation continue de la gale. Parallèlement, l'administration pénitentiaire refuse de leur fournir tout traitement. Il a ajouté : « L'administration pénitentiaire continue également de se livrer à des violences et des abus. De nombreux détenus ont été blessés à la suite de ces actes. Même lors des visites, ils ont confirmé avoir été victimes de violences et d'abus, notamment en étant menottés. D'après les témoignages des avocats qui ont rendu visite aux détenus, tous souffrent d'une perte de poids importante et évidente, conséquence de la campagne de famine dont ils sont victimes. » Dans ce contexte, l'Autorité des Prisonniers et le Club des Prisonniers ont affirmé que l'occupation poursuit son génocide et ses crimes au vu et au su de tous, sans aucun changement réel contribuant à mettre fin au génocide et à l'agression généralisée contre notre peuple, dont les crimes contre les détenus sont l'une des formes. En effet, le temps écoulé depuis le début du génocide signifie que l'impuissance des organisations de défense des droits humains a dépassé ce stade. Il est de notre devoir de remettre en question la faisabilité d'un système de défense des droits humains, compte tenu de l'expansion du concept d'état d'exception dont bénéficie l'occupation israélienne au niveau international. Il convient de noter que le nombre de détenus de Gaza reconnus par le système pénitentiaire s'élevait à 1 747 début avril 2025. Ce chiffre n'inclut pas les détenus incarcérés dans les camps affiliés à l'armée d'occupation.
