Gaza – Saba :
Dans une scène horrible, des militants et des journalistes palestiniens ont filmé hier vendredi une vidéo montrant les corps d’enfants projetés sur le toit d’une maison suite à un violent bombardement israélien du quartier de Yarmouk, dans le centre de la ville de Gaza, au moyen de bombes hautement explosives.
La vidéo, diffusée par des militants sur les réseaux sociaux, montrait des enfants blessés et les dépouilles d'autres personnes sur le toit d'un immeuble adjacent à celui visé, une scène qui illustre parfaitement les images les plus horribles du génocide subi par les Palestiniens depuis le 7 octobre 2023.
Parmi les scènes les plus horribles, selon l'agence Anadolu, on pouvait voir les restes d'une petite fille projetée sur le toit d'une maison voisine suite au bombardement. Seule la moitié de son corps était visible, incrustée dans le béton et le sang. La fillette portait une robe rose tachée de poussière et de cendres, ses cheveux tourbillonnant dans les vagues de poussière soulevées par le bombardement. Quelques mètres plus loin, un autre enfant blessé a également été projeté sur le même toit, le sang jaillissant de sa tête.
L'enfant criait à l'aide d'une voix épuisée, tandis que sa mère hurlait et le cherchait parmi les décombres, ayant perdu son mari et d'autres enfants dans le même bombardement.
Elle ignorait qu'il était encore en vie, allongé sur le toit de la maison de leurs voisins, dans un état de santé et psychologique précaire. Pourtant, il était son seul espoir après avoir perdu ses enfants restants, ainsi que le reste de sa famille, son frère et sa sœur.
Nasiba Shahto, la mère de l'enfant blessé, s'est confiée à l'agence Anadolu, dans un état critique. Elle a raconté que les bombardements israéliens avaient complètement détruit la maison familiale, tuant son mari et ses enfants. Un seul enfant a survécu, projeté sur le toit d'une maison voisine par l'explosion.
Elle a ajouté, essayant de se ressaisir : « Tout le monde dans la maison a été tué : mon mari, mes enfants, mon frère et ses enfants, ma sœur et ses enfants. Un seul enfant a survécu. Il a été projeté sur le toit de la maison voisine par la force de l'explosion. Dieu merci, nous l'avons retrouvé vivant, mais son état est critique.» Elle a poursuivi : « L’explosion a été très puissante. Il ne restait plus rien de la maison. Dix enfants de la famille se trouvaient dans la maison au moment du bombardement. Tout le monde volait, tout le monde criait. Mon fils unique et moi avons survécu.»
Des témoins ont rapporté que l’explosion était très puissante et qu’ils pensaient que l’armée israélienne avait largué des bombes hautement explosives et destructrices, détruisant la maison au-dessus de ses habitants. La force de l’explosion a projeté les corps des victimes à des dizaines de mètres, y compris ceux des enfants, qui ont été projetés aux étages supérieurs des immeubles voisins.
Le 23 octobre 2024, une étude menée par l’Université Harvard a révélé que l’armée israélienne avait utilisé des bombes Mark 84 de fabrication américaine, très destructrices.
La mère endeuillée a continué à parler devant un hôpital de la ville de Gaza : « Mon fils s’appelle Ali Faraj. Il est actuellement au bloc opératoire. Il a reçu une balle dans le ventre. Ils lui ont pratiqué une opération difficile.»
La Palestinienne a lancé un appel au monde pour mettre fin au génocide, lançant un appel douloureux : « Sauvez ce qui reste de notre peuple. Vous ne voulez pas que nous perdions davantage… Nous sommes des êtres humains. Nous sommes fatigués de la destruction et de la mort. »
Le 24 mars, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que le nombre d’enfants tués pendant le génocide au cours des 19 mois écoulés (jusqu’au 23 mars) avait atteint environ 15 613, soit 31 % du nombre total de décès à l’époque.
Le ministère n’a pas précisé le nombre d’enfants et de femmes tués depuis la reprise du génocide par l’ennemi israélien le 18 mars. Selon ses dernières données, ce génocide aurait fait 1 928 morts et 5 055 blessés, pour la plupart des femmes et des enfants, jeudi après-midi.
Plus de 2,4 millions de Palestiniens à Gaza sont soumis à un blocus dévastateur, les établissements de santé et les services essentiels étant totalement paralysés. Les points de passage restent fermés pour le 55e jour consécutif, aggravant la catastrophe humanitaire sans précédent dans la bande de Gaza.
