Sanaa - Saba : Yahya Jaber
Face aux défis posés par les années d'agression contre le Yémen et au nombre croissant de personnes déplacées, le ministère des Affaires sociales et du Travail a créé un département spécialisé pour la prise en charge et l'organisation des personnes déplacées. Cette mesure reflète l'engagement de l'État à assurer la protection et l'accompagnement de ce groupe, à organiser les secours et à faciliter leur retour dans leurs régions.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre des mesures gouvernementales visant à mettre en place une structure institutionnelle efficace, capable de gérer la question des déplacements de manière intégrée et indépendante. Le nouveau département sera chargé d'élaborer les plans et programmes nécessaires, de mettre en œuvre les campagnes de secours et d'hébergement, et de créer des camps et des centres pilotes en coordination avec les agences locales et internationales compétentes.
Selon le ministère des Affaires sociales, ce département s'attachera également à mettre à jour une base de données complète sur les personnes déplacées, incluant une classification précise des groupes sociaux et des conditions de vie, facilitant ainsi la fourniture d'une aide d'urgence et l'identification des besoins réels. Il contribuera également à l'organisation des opérations de déplacement, à l'identification des zones sûres et à la fourniture d'un soutien psychologique et social aux personnes déplacées.
Une étude réalisée par le ministère sur les missions et responsabilités de ce département indique qu'il assurera des tâches de coordination avec les autorités compétentes et les organisations de la société civile, afin de promouvoir l'intégration et le partage des responsabilités, et d'utiliser les ressources disponibles pour améliorer les conditions de vie des personnes déplacées.
Elle souligne également le rôle important du secteur privé et des initiatives communautaires dans le soutien des programmes de ce département, en promouvant la solidarité sociale et en participant à l'aide, à la réinsertion des personnes déplacées dans leurs communautés, à leur réinsertion professionnelle et à la planification de leur retour volontaire et en toute sécurité.
Selon les rapports, plus de 227 000 familles déplacées au Yémen vivent dans plus de 1 778 campements et abris informels, soit un total de 1 482 000 personnes déplacées, dont 222 000 enfants, 712 000 femmes et 131 000 personnes âgées. Nombre de ces personnes déplacées manquent de services de base, ce qui rend la création de ce département indispensable pour surmonter ces souffrances.
Le ministère des Affaires sociales et du Travail affirme que la prise en charge des personnes déplacées est une obligation nationale et morale, appelant toutes les entités gouvernementales et privées à s'engager sérieusement et à coopérer à cet égard, afin de parvenir à la justice sociale et de renforcer la résilience face aux circonstances difficiles.
À cet égard, le ministre des Affaires sociales et du Travail, Samir Bajaala, a souligné que la création d'un département dédié à la gestion des affaires des personnes déplacées représente une étape stratégique et profonde, reflétant un changement institutionnel dans la réponse à l'une des plus grandes crises sociales du pays. Cela ouvre également la voie à des efforts intégrés entre le gouvernement, les organisations et la société civile pour aborder le déplacement comme un problème de développement, plutôt que comme une simple réponse d'urgence.
Il a souligné que l'intérêt manifesté par la direction du ministère pour évaluer la situation dans les camps de déplacés, identifier leurs besoins et coordonner ses efforts avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) afin de remplir ses obligations envers le Yémen confirme l'engagement de l'État envers les déplacés, malgré les difficultés économiques.
Bajaala a expliqué que la question du déplacement passera de la réponse d'urgence à la planification du développement par l'intermédiaire de ce département spécialisé. Cela permettra également de promouvoir une culture de solidarité communautaire, d'impliquer le secteur privé dans le soutien et de souligner l'importance d'une réponse durable plutôt que de dépendre entièrement de l'aide étrangère fluctuante.
