SANAA Juin 30. 2024 (Saba) - Après que le réformateur Masoud Pazeshkian ait remporté l'élection présidentielle en Iran avec plus de dix millions de voix et devancé le conservateur Saeed Jalili, il a été décidé d'organiser le deuxième tour de ces élections vendredi prochain, le 5 juillet, entre ces deux candidats arrivés en tête de la course. .
Les résultats préliminaires des opérations de dépouillement des élections présidentielles iraniennes ont commencé à apparaître successivement, samedi matin, alors que le réformateur Pezeshkian prenait l'avantage sur le conservateur Jalili.
Aujourd'hui dimanche, la Commission électorale iranienne a annoncé la tenue d'un second tour entre Massoud Pezeshkian et Saeed Jalili, confirmant que le nombre de participants au vote a atteint plus de 24 millions.
Les deux candidats devraient s'affronter au second tour le 5 juillet, ce qui ne s'est produit qu'une seule fois en 2005, depuis la création de la République islamique il y a 45 ans, lorsque le conservateur Mahmoud Ahmadinejad l'avait emporté sur l'ancien président Akbar Hashemi Rafsandjani.
Le ministère iranien de l’Intérieur a déclaré hier soir dans un communiqué : « L’Iran organise un deuxième tour des élections présidentielles le 5 juillet, sans qu’aucun candidat n’obtienne 50 pour cent des voix. »
Les statistiques du ministère de l'Intérieur montrent que la participation électorale aux élections présidentielles iraniennes a atteint environ 40 pour cent, soit le niveau le plus bas enregistré depuis la révolution de 1979.
On s'attend à ce que ces élections, qui auront lieu vendredi prochain, opposent le candidat réformateur Masoud Pezeshkian à l'ancien négociateur conservateur sur le nucléaire Saeed Jalili.
Le porte-parole des élections iraniennes, Mohsen Islami, a annoncé le résultat lors d'une conférence de presse diffusée à la télévision d'État iranienne, déclarant : Sur les 24,5 millions de suffrages exprimés, Pezeshkian a obtenu 10,4 millions tandis que Jalili en a obtenu 9,4 millions, et le président du Parlement Mohammad Bagher a obtenu le résultat. a reçu 3,3 millions de voix, tandis que le religieux chiite Mostafa Pourmohammadi a reçu plus de 206 000 voix.
La loi iranienne exige que le vainqueur obtienne plus de 50 pour cent du total des suffrages exprimés. Si cela ne se produit pas, les deux candidats ayant obtenu le plus de voix dans la course participeront au second tour après une semaine.
Ces élections présidentielles en Iran sont exceptionnelles et précoces, après le martyre de l'ancien président Ebrahim Raïssi il y a environ un mois, ainsi que de son ministre des Affaires étrangères Abdullahian et de hauts responsables, dans un accident d'hélicoptère alors qu'ils revenaient d'une activité présidentielle conjointe avec le président azerbaïdjanais le frontière entre les deux pays.
Le Conseil des gardiens conservateur avait approuvé six candidats après une sélection minutieuse qui a exclu de nombreux réformistes, et un jour avant les élections, deux candidats se sont retirés de la course : le maire conservateur de Téhéran, Ali Reza Zakani, et le vice-président présidentiel, Amir Hossein Qazizadeh Hashemi.
Les médias officiels ont indiqué que deux membres des forces de sécurité iraniennes ont été tués après que des hommes armés non identifiés ont attaqué une voiture transportant des urnes dans la province du Sistan-Baloutchistan.
Les élections présidentielles précédentes ont vu l'exclusion de nombreux réformistes et modérés, ce qui a incité de nombreux électeurs à s'abstenir de participer aux élections. Le taux de participation à l'époque était légèrement inférieur à 49 %, le plus bas de toutes les élections présidentielles en Iran, avant d'atteindre un taux de participation de 49 %. nouveau niveau record lors des élections présidentielles en cours de 2024.
Même si les observateurs ne s'attendent pas à ce que les élections conduisent à un changement majeur dans la politique de la République islamique, leur résultat pourrait affecter la succession de M. Ali Khamenei, le guide suprême iranien âgé de 85 ans, au pouvoir depuis 1989. .
M. Khamenei a appelé à une forte participation aux élections, déclarant dans des déclarations à la télévision d'État après avoir voté : « La force, la force, la dignité et la réputation de la République islamique dépendent de la présence populaire... Une forte participation est une nécessité absolue. »
Les analystes estiment que le parti qui obtiendra le plus de voix, celui qui n'a pas participé au premier tour des élections, aura « les plus grandes chances » de remporter la victoire.
L’analyste politique iranien Saeed Shawwardi a déclaré : « Les conservateurs ont renoncé à remporter la victoire, et on peut dire qu’ils l’ont présentée sur un plateau d’or aux réformistes, ou du moins ils ont choisi de ne pas se décider dans un premier temps, en raison de division et l’insistance à organiser les élections avec plus d’un candidat.
Shawwardi a ajouté dans des déclarations à la presse : « Si les conservateurs s'étaient unis dès le début autour d'un seul candidat, ils auraient pu remporter les élections facilement et obtenir un pourcentage de plus de 50 pour cent, et cela peut être confirmé en combinant les voix des électeurs. Jalili et Qalibaf.
Tandis que l'analyste politique Jaafar Al-Hashemi a déclaré : Le second tour rendra la compétition « plus intense, non pas entre les concurrents en tant qu'individus, mais plutôt entre les deux mouvements, ce qui poussera l'ensemble du mouvement réformiste à unir ses rangs ». référence à la division constatée au premier tour.
Il a ajouté : « Mais comme le candidat conservateur restant est considéré comme une menace pour les intérêts généraux du peuple, surtout si [l'ancien président américain Donald] Trump revient au pouvoir, cela placera le pays au bord d'un démon, ce qui pourrait pousser le segment qui n'a pas participé à la première étape à voter." par seconde".
Pazashkian est considéré comme le candidat le plus âgé (69 ans) aux élections présidentielles, et le seul candidat représentant le mouvement réformateur. Le chirurgien, d'origine azérie, né le 29 septembre 1954, représente la ville de Tabriz au Parlement.
Il a également été ministre de la Santé sous le président réformateur Mohammad Khatami entre août 2001 et août 2005. Il est connu pour sa franchise. Il a été exclu de la course à la présidentielle de 2021.
Pezeshkian a été ministre de la Santé et de l'Éducation médicale dans le deuxième gouvernement réformateur. Il avait auparavant soutenu les manifestants contre les résultats des élections de 2009 et s'était également présenté aux élections de 2021, mais sa nomination a été rejetée. pendant cinq mandats et a déjà été vice-président du Parlement.
Pezeshkian a également été vice-ministre de la Santé et de l'Éducation médicale dans le premier gouvernement de Mohammad Khatami et a ensuite remplacé Mohammad Farhadi dans le deuxième gouvernement de réforme. Deux ans après être devenu ministre, le Conseil de la Choura a démis Pezeshkian pour des raisons de nominations, de problèmes avec les médicaments, les tarifs médicaux et les affaires étrangères. voyages.
Après deux ans d'absence du gouvernement sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, Pezeshkian s'est présenté aux élections parlementaires depuis Tabriz en 2007 et a remporté les élections, remportant à nouveau quatre mandats.
L'année dernière, le Conseil exécutif du ministère de l'Intérieur avait initialement rejeté les qualifications de Pezeshkian pour les élections législatives, mais elles ont ensuite été approuvées par le Conseil des gardiens. Le Conseil exécutif avait rejeté ses qualifications au motif de "manque d'engagement envers la République islamique". ".
Quant à Jalili (58 ans), c'est un conservateur pur et dur, hostile au rapprochement avec les pays occidentaux, et il est l'un des représentants du guide suprême Ali Khamenei au Conseil suprême de sécurité nationale.
Jalili s'était déjà présenté aux élections présidentielles de 2013, puis de 2017, mais s'était retiré pour soutenir le président Ibrahim Raisi, martyrisé dans un accident d'hélicoptère le mois dernier.
Jalili s'est présenté comme candidat aux élections présidentielles anticipées en Iran, tandis que ses partisans scandaient le slogan « Pas de compromis, pas de capitulation ». Ce slogan résume ses opinions politiques rigides, qui ont été clairement démontrées pendant son mandat à la tête du nucléaire iranien. négociations, qui ont abouti à certaines des sanctions les plus sévères contre l’Islam, sans parvenir à un accord final.
En septembre 2007, Ahmadinejad Jalili a été nommé nouveau secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, faisant de lui la troisième personne à occuper ce poste après Hassan Rohani et Ali Larijani. À cette époque, il était secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale et également. responsable des négociations nucléaires de l’Iran avec l’Occident.
Moins d'un an plus tard, en juillet 2008, le guide suprême iranien a nommé Jalili comme l'un de ses représentants au Conseil suprême de sécurité nationale, poste qu'il a occupé pendant 16 ans.
Le slogan constant de Jalili était « transformer les menaces en opportunités », mais beaucoup pensent qu'au cours des six années de négociations nucléaires avec l'Occident, il a transformé les opportunités en menaces, terminant son mandat avec plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU contre la République islamique et des mesures sans précédent aux États-Unis et en Europe. sanctions contre l'Iran.
Jalili s’est présenté de manière indépendante aux élections présidentielles de 2013. Son expérience de six ans dans les négociations nucléaires est devenue l’une de ses principales faiblesses dans les débats électoraux de l’époque.
Selon la constitution iranienne, le président iranien est élu tous les quatre ans. Ces élections devaient avoir lieu le 18 juin 2025, mais la mort du président dans un accident d'avion a conduit à leur tenue anticipée, le 28 juin 2024.
Le poste de président est le deuxième poste le plus élevé de l'État après celui de Guide suprême de la révolution, et tous les citoyens de plus de 18 ans sont autorisés à voter. Il est responsable de la gestion des affaires quotidiennes du gouvernement et dispose d'un pouvoir important. influence sur la politique intérieure et les affaires étrangères, mais ses pouvoirs sont considérés comme relativement limités, notamment en matière de sécurité.
Il existe une institution appelée Agence de surveillance des élections, qui est gérée par le Conseil des gardiens. L'institution accepte l'enregistrement des candidats et choisit ceux autorisés à se présenter aux élections, bien que le Conseil des gardiens n'annonce pas publiquement les raisons du rejet de certains candidats. ces raisons sont expliquées en privé à chaque candidat. Il n'est pas constitutionnellement interdit aux femmes de se présenter.
Il est à noter que les candidatures d'au moins 30 personnes qui ont enregistré leur candidature le 30 mai ont été rejetées parce qu'elles ne remplissaient pas les « conditions de base de qualification ». Le Conseil des gardiens a rejeté les candidatures de 74 candidats. Parmi ces quatre femmes qui ont postulé se présenter aux élections. L'ancien président Mahmoud Ahmadinejad est le plus important exclu, après avoir été exclu précédemment en 2021.
Les analystes confirment que les élections présidentielles iraniennes en cours ont connu une participation relativement bonne dans les provinces de l'ouest et du sud-ouest, et que le taux de participation s'est amélioré par rapport aux périodes électorales précédentes, tandis que d'autres ont vu qu'il s'agissait d'un nouveau chapitre et d'un nouveau changement dans le cours des élections en Iran.
Sanaa - Saba : Marzah Al-Asal
traduit par
A.A.A.
resource : Saba
