Saada - Saba :
Une conférence de presse s'est tenue mardi sur le site d'une attaque meurtrière menée par les États-Unis contre un refuge pour migrants dans la province de Saada.
Des responsables des autorités locales, d'organisations de la société civile et du ministère de la Justice ont condamné l'attaque et appelé la communauté internationale à rendre des comptes.
L'agression, qui a tué 65 migrants africains et en a blessé 68 autres, a suscité l'indignation des dirigeants yéménites et des défenseurs des droits de l'homme.
Hamid Mahmal, un représentant des autorités locales, a prononcé un discours dénonçant l'attaque, soulignant que le refuge, qui était un refuge connu pour les migrants africains, était régulièrement visité par des organisations internationales.
Il a tenu l'administration américaine pour responsable de ce meurtre, qualifiant l'incident de « crime à part entière ».
Mahmal a souligné qu'il ne s'agissait pas de la première agression de ce type contre le refuge : une attaque similaire américano-saoudienne en janvier 2021 avait fait des centaines de victimes.
Ali Tayseer, chef du secteur des droits de l'homme au ministère de la Justice du Yémen, a condamné ce qu'il a décrit comme la campagne de désinformation continue des États-Unis et des puissances occidentales sur leur implication au Yémen.
Il a qualifié l'attaque contre le refuge pour migrants d'acte de génocide, citant l'attaque précédente de 2021 qui avait fait plus de 300 morts et blessés.
Tayseer a exprimé sa frustration face à l'absence de condamnation internationale, arguant que le silence d'organismes internationaux comme l'ONU montre que les lois relatives aux droits de l'homme sont souvent bafouées, laissant le Yémen livré à lui-même.
Ismail al-Khashab, du Comité national pour les affaires des réfugiés, a fait écho à ces sentiments, affirmant que les actions des États-Unis constituaient une violation flagrante du droit international et un crime de guerre.
Il a critiqué le Conseil de sécurité et l'ONU pour leur silence persistant, arguant que cette complicité encourage de nouvelles agressions.
Al-Khashab a appelé les organisations internationales de défense des droits de l'homme à adopter une position plus ferme sur la question.
Le lieutenant-colonel Hussein al-Kebsi, directeur du suivi à l'Autorité de l'immigration et des passeports, a condamné l'attaque, la qualifiant de violation des accords destinés à protéger les migrants.
Il a également souligné que l'absence de réaction internationale encourageait les États-Unis à poursuivre leurs agressions contre des zones résidentielles sous couvert de cibles militaires.
Ramadan Youssef, représentant les communautés africaines au Yémen, a qualifié l'attaque de crime « délibéré et prémédité » contre les migrants africains.
Il a appelé les gouvernements africains à faire pression sur les États-Unis et Israël pour qu'ils cessent leur agression, qui, selon lui, a des conséquences dévastatrices pour les ressortissants locaux et étrangers.
Les organisations de la société civile, représentées par Abdullah Musa, ont également dénoncé l'attaque, la qualifiant de crime de guerre en violation des Conventions de Genève.Musa a exigé que les organismes locaux et internationaux prennent des mesures en documentant ces crimes et en demandant des comptes aux responsables.
Le général de brigade Khalil Al-Nuaimi, directeur des soins et de la réadaptation au ministère de l'Intérieur, a souligné que l'attaque constituait une violation flagrante des droits humains, soulignant que les États-Unis et les organisations internationales étaient parfaitement conscients de l'existence du refuge avant l'attaque.
La conférence s'est conclue par une inspection du refuge pour migrants, où l'ampleur des destructions et les terribles conséquences de l'attaque ont été constatées de visu.
Cet événement a renforcé les inquiétudes internationales croissantes concernant le traitement des civils au Yémen, et a appelé à une action plus décisive de la communauté internationale pour traduire les auteurs en justice.
Les attaques contre les migrants, qualifiées de crimes de guerre, devraient alimenter de nouveaux débats sur l'application du droit international humanitaire et le rôle des puissances mondiales dans le conflit en cours au Yémen.
